5- Les Pères affirment la procession éternelle du Saint-Esprit par le Père et le Fils
L’affirmation de la procession du Saint-Esprit par le Père et par le Fils (Filioque) par les Pères de l’Eglise est tellement évidente et universelle que les schismatiques ne peuvent pas prétendre que cette idée n’est pas présente chez les Pères : à la place, ils créent de nouvelles distinctions pour prétendre que les Pères ne parlent pas vraiment d’une procession relationnelle, par exemple en prétendant que les citations des Pères sur la procession du Saint-Esprit par le Fils expriment en réalité la “procession économique”, c’est à dire le don du Saint-Esprit au monde, et non pas une procession éternelle. Comme de coutume, les Grecs s’efforcent à travers milles arguties de faire apparaître les sujets polémiques comme plus complexes qu’ils ne le sont réellement, à grand renfort d’érudition et de développements verbeux. Ils ne mettent pas leur science au service de la vérité, malheureusement, mais au service de la révolte de Photius qu’il faut justifier à tout prix.
Il existe pourtant des citations des Pères de l’Eglise qui parlent de manière absolument claire d’une procession éternelle du Saint-Esprit par le Père et par le Fils, pourvu que l’on prête attention au contexte et aux termes qui sont employés. Nous proposons quelques citations de Pères grecs, pour insister sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une “invention latine”, qui sont suffisamment claires pour comprendre que le sujet est bien les relations éternelles des Trois personnes de la Trinité et non simplement le don du Saint-Esprit au monde, et que les Pères enseignent bien clairement que le Fils participe à la procession du Saint-Esprit.
1- Saint Epiphane de Salamine (374)
L’Esprit est de Dieu et Esprit du Père ainsi qu’Esprit du Fils, pas par quelque mélange mais comme le corps et l’âme en nous. L’Esprit est au milieu [entre le] du Père et du Fils, étant du Père et du Fils (ἐκ τοῦ Πατρὸς καὶ τοῦ Υἱοῦ), troisième par la désignation.
Ancoratus, 8
Certes le Père existe depuis toujours ainsi que le Fils, et l’Esprit spire du Père et du Fils (ἐκ Πατρὸς καὶ Υἱοῦ πνἐει), mais ni le Fils ni l’Esprit ne sont créés.
Ancoratus, 75
De tous les Pères de l’Église, Saint Epiphane est peut-être celui qui affirme le plus clairement la procession du Saint-Esprit ab utroque, par le Père et par le Fils. Ses propos sont peut-être encore plus proches du ex Patre Filioque procedit de la liturgie latine que ne le sont ceux de Saint Augustin.
Saint Epiphane s’exprime aussi en faveur de la double procession dans son grand ouvrage contre les hérésies, le Panarion ou Adversus haereses (377), disant dans le chapitre 62 contre les Sabelliens que le Saint-Esprit “procède du Père et reçoit du Fils, n’est pas différent du Père et du Fils, est vraiment de la même essence et de la même divinité, est du Père et du Fils (ἐκ Πατρὸς καὶ Υἱοῦ)” ; également, dans le chapitre 69 contre les Ariens : “le Père est lumière, le Fils est lumière du Père, le Saint-Esprit est lumière et source venant d’une source, du Père et de l’unique engendré (ἐκ τοῦ Πατρὸς καὶ τοῦ Mονογενοῦ)”.
2- Saint Grégoire de Nysse (c. 370-390)
En effet, l’Esprit Saint, qui prend sa subsistance de Dieu le Père par le Fils, est élevé au-dessus de tout le créé et est, en lui-même, incommensurable et incompréhensible.
Sur l’Esprit-Saint, Patrologia Graeca, Grégoire de Nysse, Vol. 45, col. 132C-132D, PG 45, 132C132D
Ὁ τοίνυν Παρὰ τοῦ Πατρὸς καὶ διὰ τοῦ Υἱοῦ τὴν οὐσίαν ἔχων Ἅγιος Πνεῦμα, ὑπὲρ πάσης τῆς κτίσεως ἀνυπέρβλητος αὐτὸς καὶ ἀνεξιχνίαστος ὑπάρχει.
Le texte grec ne laisse pas l’ombre d’un doute : τὴν οὐσίαν ἔχων se traduit plus littéralement par “a la substance” ; c’est dans ce sens que le terme οὐσία est employé par l’Eglise pour définir que le Fils est consubstantiel au Père, ὁμοουσίος. Saint Grégoire de Nysse dit donc que l’Esprit-Saint possède la substance “depuis le Père” (Παρὰ τοῦ Πατρὸς), “par le Fils” (διὰ τοῦ Υἱοῦ). Si certains “orthodoxes” veulent encore insister sur une distinction entre le Filioque et le διὰ τοῦ Υἱοῦ, en prétendant que le premier est inacceptable, il leur faudra reconnaître a minima que l’idée d’une distinction de relation entre le Fils et le Saint-Esprit (qui ne procèdent pas du Père exactement de la même manière et dans le même ordre), et l’idée que le Fils a un rôle dans la procession du Saint-Esprit, se trouve dans la théologie orientale et n’est absolument pas une invention de Saint Augustin et des Latins, mais bien un enseignement de la Tradition apostolique. Or Photius, par un raisonnement tout à fait personnel, rejette l’idée de la distinction de relations, et rejette par conséquent la Tradition apostolique et l’enseignement des Pères.
3- Saint Cyrille d’Alexandrie (c. 424-428)
Ainsi, cet Esprit procède du Fils, immuable, indivisible et inséparable, étant en Lui, venant de Lui et étant contemplé à travers Lui, existant en trois personnes et formant l’unité de la Trinité.
Thesaurus de sancta et consubstantiali trinitate
Τοῦτο οὖν τὸ πνεῦμα πρὸς τὸν Υἱὸν προπορεύεται ἀναλλοίωτον καὶ ἀδιάστατον καὶ ἀμερίστως, δι’ αὑτοῦ ὂν καὶ ἐξ αὐτοῦ καὶ διὰ αὐτοῦ θεωρούμενον, τρία ὑπάρχοντα πρόσωπα, καὶ μίαν τῆς τριάδος θεότητα.
Nous voyons dans cet extrait que Saint Cyrille parle de l’existence intime de la Trinité et des Personnes qui la composent. Il ne dit nullement que le Saint-Esprit vient du Fils “vers le monde”, mais simplement qu’il “procède du Fils” (πρὸς τὸν Υἱὸν προπορεύεται), qu’il “vient de Lui” (ἐξ αὐτοῦ), tout en existant avec Lui dans la Trinité éternelle et immuable.
4- Saint Maxime le Confesseur (c. 640-660)
Le Saint-Esprit procède non seulement du Père, mais aussi du Fils, indivisiblement, sans confusion, sans séparation, incompréhensiblement, le bon, l’unique engendré.
Lettre à Marinus
Τὸ Ἅγιον Πνεῦμα ἐκπορεύεται οὐ μόνον ἐκ τοῦ Πατρὸς, ἀλλὰ καὶ ἐκ τοῦ Υἱοῦ ἀδιαιρέτως, ἀχωρίστως, ἀσυγχύτως, ἀσυγνώτως, τὸν ἀγαθόν, τὸν μονογενῆ.
Ce texte est spécialement précieux pour sa négation explicite de la fausse doctrine des schismatiques sur la procession du Saint-Esprit “par le Père seul” à l’exclusion du Fils. Saint Maxime dit bien qu’il procède (ἐκπορεύεται – “sort de”, “vient de”) “non seulement “(οὐ μόνον) du Père “mais aussi”(ἀλλὰ καὶ) “du Fils” (ἐκ τοῦ Υἱοῦ).
La lettre de Saint Maxime à Marinus traite précisément du sujet de la procession éternelle du Saint Esprit, sujet qu’il décrit comme éminemment mystérieux et difficile, et il est bien clair encore une fois que cette discussion est sans rapport avec le don du Saint-Esprit au monde : sinon, il ne vaudrait pas la peine de dire que ce sujet dépasse l’intelligence humaine.
Ailleurs dans cette lettre, Saint Maxime rappelle l’existence d’un consensus des Pères de l’Eglise sur le fait qu’on ne doit pas rejeter la procession du Saint-Esprit par le Fils [1], même si les détails de cette mystérieuse relation ne font pas l’objet d’un accord unanime entre les Pères. Chose importante : nous évoquions plus haut la distinction entre le Filioque (procède du Père et du Fils) et le διὰ τοῦ Υἱοῦ (procède du Père par le Fils). Saint Maxime évoque cette distinction, mais précisément pour dire qu’on ne doit pas rejeter la proposition “le Saint-Esprit procède du Fils”, sans préciser qu’il procède du Père “par le Fils”. Il condamne par anticipation Photius et sa fausse doctrine du ἐκ μόνου τοῦ Πατρός (du Père seul).
5- Annexe : Le Filioque dans les professions de foi et dans la liturgie (VIe-IXe siècles)
La présence de la doctrine du Filioque chez les Pères et tellement évidente que ce sujet n’a pas été le principal point d’attaque des Grecs contre les Latins, lors des différents débats consécutifs au schisme de 1054 : le problème soulevé par les Grecs était plutôt l’ajout du Filioque dans le Credo qui leur paraissait être une violation des décrets des conciles de Nicée et de Constantinople. La réponse à cette objection réside simplement dans les arguments déjà exposés sur l’autorité suprême de Saint Pierre : à partir du moment où l’on reconnaît cette autorité, il n’y a rien de choquant à ce que des modifications et des précisions soient apportées aux décrets des Conciles des siècles passés par les papes, surtout si c’est pour se prémunir d’une nouvelle hérésie qui est apparue entre temps.
Cet ajout est d’ailleurs plus ancien qu’on ne le pense parfois. La présence du Filioque dans les professions de foi est attestée en Occident dès le VIe siècle.
D’abord dans le fameux Symbole d’Athanase, cité pour la première fois par Saint Césaire d’Arles en 542, qui affirme “Pater a nullo est factus … Fílius a Patre solo est … Spíritus Sanctus a Patre et Fílio”.
Ensuite, le IIIe Concile de Tolède (589), moment du triomphe du christianisme orthodoxe contre l’arianisme en Espagne, est connu pour avoir anathématisé, dans son 3ème canon, ceux qui refusent d’admettre que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils ; et peu après s’est diffusée en Espagne la pratique de chanter le Credo durant la célébration de la Messe, par imitation de l’usage oriental. Mais ce Credo contenait le Filioque car il semble qu’à l’époque, dans le méandre des différents manuscrits et traductions, les clercs Wisigoths considéraient que le Filioque faisait partie de l’original grec du symbole de Nicée-Constantinople. La doctrine exprimée fait en tout cas partie d’un dépôt de foi bien antérieur au concile de Tolède puisqu’elle est déjà enseignée par Tertullien, Saint Ambroise et Saint Augustin.
Le chroniqueur Saint Bède le Vénérable, dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais (v. 737) rapporte que le concile de Hatfield (680), sous la direction de Théodore de Cantorbéry (qui est un grec originaire de Tarse), rappelle les doctrines des précédents conciles œcuméniques et déclare que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.
A partir de la fin du VIIIe siècle se manifeste un débat, qui n’est pas doctrinal mais disciplinaire, sur l’usage du Filioque dans le Credo liturgique, promu par Charlemagne dans l’empire carolingien (le royaume franc ayant probablement été influencé par l’usage wisigoth), refusé par l’empire byzantin mais aussi par le pape jusqu’au XIe siècle, du moins dans le cadre de la liturgie romaine, puisque le pape permet aux églises qui le souhaitent d’utiliser le Filioque. Ce débat est l’occasion de révéler que cette doctrine du Filioque était largement acceptée par l’ensemble des chrétiens avant Photius, qu’elle se diffusait paisiblement en Occident et en Orient, et que si débat doctrinal il y avait c’était pour savoir s’il fallait dire que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils, ou du Père par le Fils, la première formule étant plus usitée en Occident et la seconde en Orient, les papes n’ayant condamné aucune des deux formules. Les Francs attachent de l’importance à cette question du Filioque dans le cadre de la lutte contre l’adoptianisme, comme une manière d’insister sur la divinité éternelle du Fils, sur son rôle essentiel dans la Trinité. Ainsi Charlemagne demande à l’évêque Théodulfe d’Orléans une compilation de textes des Pères en faveur du Filioque en 809. C’est Photius qui innove en condamnant le Filioque : dans le cadre de ses différends juridictionnels avec Rome, la question du Filioque est mise sur le tapis et pour la première fois Photius entreprends de condamner le Filioque d’un point de vue doctrinal, pas simplement du point de vue de la pratique liturgique comme c’était le cas auparavant en Orient et en Occident. Les missionnaires Francs de Bulgarie utilisaient le Filioque dans la liturgie, ce qui a été l’occasion de cette diatribe de Photius.
Il aurait été bien en peine de fournir un travail équivalent à celui de Théodulfe : aucun Père ne condamne le Filioque en effet, et c’est sur la base de son jugement personnel qu’il prétend expliquer que cette doctrine diminue la parfaite monarchie du Père. Il s’agit bien plus d’un prétexte pour justifier sa révolte, son ambition et son mépris pour les Latins, que d’une préoccupation sincère pour l’orthodoxie. On voyait le même Photius, au début de son investiture, tenter d’entrer dans les bonnes grâces de Rome et prétendre être un bon catholique, avant de se retourner contre le pape une fois que ses ambitions ont été contrariées, comme Luther plusieurs siècles après lui, et comme tant d’autres hérétiques avant eux qui tentèrent dans un premier temps de se faire approuver par Rome.
Jean-Tristan B.
[1] Lettre de Saint Maxime le Confesseur à Marinus sur la procession du Saint-Esprit : « La
question que vous me posez, très cher ami, est grande et difficile. Elle est grande en
raison de la majesté du sujet lui-même et de l’impossibilité de le sonder en
profondeur. Elle est difficile parce que notre esprit, étant donné sa petitesse, ne peut
pas atteindre l’immensité des choses divines. Quant à la procession du Saint-Esprit, il
est évident que nous devons admettre qu’il procède de Dieu au sens où nous le
comprenons, mais il est impossible d’en dire davantage. Il est en effet faux de dire
que le Saint-Esprit ne procède pas du Fils. C’est le seul point sur lequel les Pères de
l’Église sont unanimes, même si, bien sûr, il ne s’agit pas d’une seule et même chose
que de dire que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils et de dire qu’il procède du
Fils. Il est bien clair que le Saint-Esprit procède de Dieu au sens où nous l’entendons ;
nous devons toutefois nous garder de trop nous enorgueillir, car cela est au-delà de
notre intelligence. Voilà ce que nous enseignent les divines Écritures et les saints
Pères. Je vous le dis sans détour, mais je ne peux rien ajouter d’autre à cela. Que
Dieu, qui est sans commencement et infini, nous accorde de partager un jour la
connaissance parfaite de la divine Trinité.
ΜΑΞΙΜΟΣ ΕΠΙΣΚΟΠΟΣ ΑΝΤΙΟΧΕΙΑΣ,
ΠΡΟΣ ΜΑΡΙΝΟΝ : Εἰδεῖν παρὰ τοῦ Πατρὸς τὸ πνεῦμα κατὰ τὴν προσδοκίαν τοῦ λόγου,
τὸ ὁμοούσιον αὐτῷ καὶ τῷ πατρί, θείῳ τρόπῳ προσφυές, τῇ τοῦ ἀγαθοῦ τῶν οὐρανίων
τέκνων θελήσει μεταλαβεῖν καὶ μάθειν ἐπιχειρεῖς, ἄθεος μὲν ὤν, καὶ θείας τῆς
ἀγαθότητος ἀφωρισμένος. ὅθεν ἀνεψιοῦ πνεύματι, οὐ τῷ μηδαμινῷ ἐκείνου φύσεως
μερίσματι, τῷ ἀχωρίστως ἀγαθῷ, μὴ διαιρεθεῖσαν ἀπὸ τοῦ τελείου αὐτοῦ γένους
ἀνθρωπίνου, τῷ μετ’ οὐδεμιᾶς ἀμίξουσα τῶν προστάξεων καὶ λόγων τοῦ Πατρὸς καὶ
τοῦ Υἱοῦ κατὰ πνευματικὴν καὶ θείαν πρόνοιαν δι’ αὐτοῦ συγκρίνεις, τὸ τοῦ μαθεῖν
πρόθυμον ἔχων; _ Πᾶς νοῦν ἔχων εὐσεβὴς τῶν ἱερῶν ἀγγείων τὰ κατ’ αὐτοῦ, τίς αὐτῷ
θέσις ἂν εἴη; Ὅτι εἰ δυνατόν, ὡς λέγεις, θείου φωτὸς πλάσματα καὶ κατ’ αὐτοῦ
συγγένειαν, τὴν μὲν ὡς Πατρὶ τὴν δὲ ὡς Υἱῷ τῇ τοῦ πνεύματος θελήσει μεταλαβεῖν. Εἰ δὲ
τοῦτο ἀδύνατον, ὡς ἀπολογεῖσαι τὰ τῶν οἰκονομιῶν τοῦ θεοῦ δογματικῶς λέγετε, τὴν
μὲν φύσιν αὐτοῦ μὴ συγγενῆ τῇ Πατρὶ λαμβάνετε, τὴν δὲ ἀφωρισμένην μὲν ἀπὸ τοῦ
παναγίου τριάδος γένους, μίαν ἅπασιν, τὴν τῶν θείων οὐσιῶν ἐπινοίαν συμβιβάζουσαν,
μὴ τοῦ πνεύματος τὴν θελητικὴν πρὸς τὴν τοῦ πατρὸς παραπειρασμένην προσδοκίαν
πρὸς τὴν Υἱοῦ διακρατήσασαν προσλαμβάνεσθαι, μὴ περὶ τῆς κατὰ τὴν φύσιν καὶ τὸν
τρόπον τῆς ἐκ τοῦ Πατρὸς διὰ τοῦ Υἱοῦ προβολῆς τοῦ Πνεύματος ἐκφόρου διαλογισμοῦ
δεδημιουργημένην ἐπινοεῖσθαι, καὶ μεταξὺ τῆς κατ’ αὐτοῦ συγγενείας καὶ τῶν τούτου
πρὸς Πατέρα παραπειρασμάτων ἐκ τῶν προστάξεων διαφορὰν τοποθετεῖν; Ἢ τίς,
φίλτατε Μάρινε, τούτων ἀπολογίαν ἀστιχεῖς
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