Citations et prières édifiantes

Prière d’abandon de Mme Elisabeth (soeur de Louis XVI, guillotinée en 1794, vénérable)

« Mon Dieu, je crois à Votre infinie bonté, non seulement à cette bonté qui embrasse le monde, mais à cette bonté particulière et toute personnelle qui aboutit à cette misérable créature que je suis, et qui dispose tout pour son plus grand bien… Et c’est pourquoi, Seigneur, même quand je ne vois pas, quand je ne comprends pas, quand je ne sens pas, je crois que l’état où je me trouve et tout ce qui m’arrive est l’oeuvre de votre amour; et de toute ma volonté, je le préfère à tout autre état, qui me serait plus agréable, mais qui viendrait moins de Vous. Je me mets entre Vos mains: faites de moi ce qu’il Vous plaira, ne me laissant que la consolation de Vous obéir… Ainsi soit-il ! Oui vraiment Messire Dieu premier servi. »


Saint Pie X

« Je tiens très certainement et professe sincèrement que la foi n’est pas un sentiment religieux aveugle qui émerge des ténèbres du subconscient sous la pression du cœur et l’inclination de la volonté moralement informée, mais qu’elle est un véritable assentiment de l’intelligence à la vérité reçue du dehors, de l’écoute, par lequel nous croyons vrai, à cause de l’autorité de Dieu souverainement véridique, ce qui a été dit, attesté et révélé par le Dieu personnel, notre Créateur et notre Seigneur. »


Sur la foi – Richard de Saint-Victor, De Trinitate, l. I, c. 2

« Ce qu’il y a ici d’admirable, c’est que, pour nous tous, les vrais fidèles, rien n’est plus certain que notre adhésion aux vérités de la foi. Car la révélation faite d’en haut à nos pères a été confirmée divinement par des signes et des prodiges si multiples, si éclatants, si extraordinaires, qu’il semble que ce serait une folie caractérisée d’éprouver à leur sujet le moindre doute. Les miracles innombrables et d’autres faits qui ne peuvent être que divins emportent ici la conviction et rendent le doute impossible. Quand il s’agit d’attester et aussi de confirmer ces vérités, les signes sont, pour nous, des arguments, les prodiges tiennent lieu d’expérience.

Ah ! si les juifs voulaient être attentifs, si les païens voulaient y réfléchir ! Avec quelle sécurité de conscience sur ce point nous pourrons comparaître au tribunal de Dieu. Ne serons-nous pas fondés à lui dire en toute assurance : « Seigneur, s’il y a erreur, c’est vous-même qui nous avez trompés : devant nous, pour confirmer ces dogmes, il y a eu de tels signes, de tels prodiges, que vous seul pouviez accomplir ! Assurément ce sont des hommes d’une sainteté éminente qui nous les ont transmis ; c’est un témoignage authentique, de valeur suprême qui les a garantis : vous-mêmes coopériez et confirmiez ces paroles par les signes qui les accompagnaient. » Et voilà pourquoi les vrais fidèles sont disposés à mourir pour la foi plutôt que de la renier. Assurément aucune adhésion n’est plus ferme que celle qui est donnée aux vérités atteintes par une foi résolue. »


Léon XIII, extrait de la lettre encyclique sur le Rosaire Supremi apostolatus Officio, 1er septembre 1883

« Ce fut toujours le soin principal et solennel des catholiques de se réfugier sous l’égide de Marie et de s’en remettre à sa maternelle bonté dans les temps troublés et dans les circonstances périlleuses. Cela prouve que l’Eglise catholique a toujours mis, et avec raison, en la Mère de Dieu, toute sa confiance et toute son espérance. En effet, la Vierge exempte de la souillure originelle, choisie pour être la Mère de Dieu, et par cela même associée à lui dans l’œuvre du salut du genre humain, jouit auprès de son Fils d’une telle faveur et d’une telle puissance que jamais la nature humaine et la nature angélique n’ont pu et ne peuvent les obtenir. Aussi, puisqu’il lui est doux et agréable par-dessus toute chose d’accorder son secours et son assistance à ceux qui les lui demandent, il n’est pas douteux qu’elle ne veuille, et pour ainsi dire qu’elle ne s’empresse d’accueillir les vœux que lui adressera l’Eglise universelle.
Cette piété, si grande et si confiante envers l’Auguste Reine des cieux, n’a jamais brillé d’un éclat aussi resplendissant que quand la violence des erreurs répandues, ou une corruption intolérable des mœurs, ou les attaques d’adversaires puissants, ont semblé mettre en péril l’Eglise militante de Dieu.
L’histoire ancienne et moderne et les fastes les plus mémorables de l’Eglise, rappellent le souvenir des supplications publiques et privées à la Mère de Dieu, ainsi que les secours accordés par Elle, et en maintes circonstances la paix et la tranquillité publiques obtenues par sa divine intervention. De là ces qualifications d’Auxiliatrice, de Bienfaitrice, et de Consolatrice des chrétiens, de Reine des armées, de Dispensatrice de la victoire et de la paix, dont on l’a saluée. Entre tous ces titres, est surtout remarquable et solennel celui qui lui vient du Rosaire, et par lequel ont été consacrés à perpétuité les insignes bienfaits dont lui est redevable le nom de chrétien »


Matthieu 16:24-26

24 Alors Jésus dit à ses disciples: « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et me suive.
25 Car celui qui voudra sauver sa vie, la perdra; et celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera.
26 Et que sert à un homme de gagner le monde entier, s’il vient à perdre son âme ? Ou que donnera un homme en échange de son âme ?


L’Imitation de Jésus-Christ – Adaptation en vers de Pierre Corneille Chapitre XXXII – Qu’il faut renoncer à soi-même et à toutes les convoitises

– Jésus-Christ –
Cherche la liberté comme un bonheur suprême ;
Mais souviens-toi, mon fils, de cette vérité,
Qu’il te faut renoncer tout à fait à toi même,
Ou tu n’obtiendras point d’entière liberté.
Ceux qui pensent ici posséder quelque chose
La possèdent bien moins qu’ils n’en sont possédés ;
Et ceux dont l’amour-propre en leur faveur dispose
Sont autant de captifs par eux-mêmes gardés.
Les appétits des sens ne font que des esclaves ;
La curiosité comme eux a ses liens,
Et les plus grands coureurs ne courent qu’aux entraves
Que jettent sous leurs pas les charmes des faux biens.
Ils recherchent partout les douceurs passagères
Plus que ce qui conduit jusqu’à l’éternité ;
Et souvent pour tout but ils se font des chimères,
Qui n’ont pour fondement que l’instabilité.
Hors ce qui vient de moi, tout passe, tout s’envole ;
Tout en son vrai néant aussitôt se résout ;
Et pour te dire tout d’une seule parole,
Quitte tout, mon enfant, et tu trouveras tout.
Tu trouveras la paix, quittant la convoitise
C’est ce que fortement il te faut concevoir :
Du ciel en ces deux mots la science est comprise ;
Qui les pratique entend tout ce qu’il faut savoir.


Père Augustin du Très Saint-Sacrement, ancien juif converti au catholicisme

« Le bonheur, je l’ai cherché dans la vie élégante, dans l’étourdissement des bals et des fêtes ; je l’ai cherché dans la possession de l’or, dans les émotions du jeu, dans l’intimité des hommes célèbres, dans tous les plaisirs des sens et de l’esprit… La plupart des hommes se trompent sur la nature même du bonheur; et ils le cherchent là où il n’est pas… On aime le bonheur, et Jésus-Christ, seul bonheur possible, n’est pas aimé… Ô mon Dieu ! Est-ce possible ? L’Amour n’est pas aimé ! Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas connu. On étudie tout, excepté Lui… Ô vous tous qui m’écoutez, faut-il donc que ce soit un Juif qui vienne supplier des Chrétiens d’adorer Jésus-Christ ?… Mais, dira-t-on : « Je ne crois pas en Jésus-Christ ». Et moi non plus je n’y croyais pas, et c’est précisément pour cela que j’étais malheureux ! »


Saint Augustin (In Evangelium Ioannis, tractatus XXVI, 13)

Ô sacrement de piété ! ô symbole d’unité ! ô lien de charité ! Celui qui veut vivre sait où est pour lui la source de la vie. Qu’il s’approche donc, qu’il croie, qu’il soit incorporé pour entrer en participation de la vie. Qu’il ne fuie point l’étroite union avec les membres; qu’il ne soit point un membre corrompu qui mérite d’être retranché, un membre difforme dont le corps ait à rougir ; qu’il se recommande à la fois par la beauté, la proportion, la santé ; qu’il s’attache é

10. Rosaire et sainteté parfaite

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Le Père Hugon s’adresse ici tout spécialement aux religieux. Cependant, Dieu nous appelle tous à la perfection et nous sommes tous tenus de pratiquer l’esprit des conseils évangéliques d’obéissance, de pauvreté et de chasteté selon notre état. Les quatrième (obéissance), sixième et neuvième (chasteté), septième et dixième commandements (pauvreté d’esprit contre l’avarice) ne prescrivent pas autre chose. La pratique de ces vertus et l’observation de ces commandements nous détournent et nous préservent de l’orgueil, des concupiscences de la chair (luxure) et des yeux (avarice) pour nous pousser à réaliser toujours plus parfaitement et dans tous les champs de notre vie le premier de tous les commandements qui résume tous les autres et définit la perfection chrétienne ici-bas :

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton esprit. C’est là le plus grand et le premier et le premier commandement. Mais le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Dans ces deux commandements sont renfermés la loi et les prophètes »

Matthieu: 22, 35-40

Nous devons tous désirer tendre sans cesse à la perfection de l’amour dans la perfection du sacrifice. Notre-Seigneur nous a aimés par le sacrifice. Nous devons répondre par le sacrifice de notre volonté propre, de nos ambitions déréglées, de nos affections désordonnées qui entravent l’acte d’amour de Dieu que doit constituer chaque instant de notre vie. Cela implique de notre part une volonté ferme d’éviter tout péché véniel délibéré. Sans jamais nous décourager, nous devons nous relever en mettant notre confiance en Dieu qui nous a livré son Fils par amour pour nous. C’est dans notre vie quotidienne que doit se manifester cette sainteté et y fleurir.

C’est dans notre vie quotidienne que doit
se manifester cette sainteté et y fleurir.

Le Rosaire bien fait nous donne un moyen admirable d’atteindre cette perfection de l’amour dans la perfection du sacrifice. Nous y admirons Jésus comme le modèle parfait de la sainteté, de l’homme vraiment religieux qui a Dieu pour principe et pour fin et qui fait tout dans une dépendance absolue et toute amoureuse à l’égard de son Père, pour réparer la faute originelle et nos désordres qui proviennent au contraire d’un désir d’absolue indépendance, nous détournant du Dieu trois fois saint, de la Bonté Infinie, de notre Créateur et Seigneur.

Dès l’Incarnation, Jésus accepte de prendre la nature humaine limitée, fragile, souffrante, lui qui en tant que Dieu est infini et parfait, tout-puissant, bienheureux. Retrouvé au temple, il était tout entier aux affaires de son Père. En portant la Croix et en y étant attaché pour y expirer, Jésus s’offre pour rétablir le sacrifice d’adoration dû à Dieu, il pense à rétablir la justice entre les hommes et Dieu et à tous les biens extraordinaires qui découleront de ce sang : l’Église, les sacrements, les saints, la profusion de la grâce et la glorification de Dieu.

Dans tous les mystères on voit Jésus pauvre, Jésus obéissant, Jésus vierge, modèle parfait de l’accomplissement de la volonté de Dieu. Nous pourrions résumer sa vie ainsi : Mon Père, que votre volonté soit faite, non la mienne.
Marie l’a parfaitement accompagné : qu’il me soit fait selon votre parole. Ayons donc un vif désir de la perfection en vue du bonheur éternel. Demandons constamment dans nos prières la grâce de tendre vers cette perfection. Laissons-nous guider par les exemples du Rosaire en suivant Jésus qui est notre voie et notre vie.

Laissons Marie nous prendre par la main et nous conduire à son divin Fils, elle qui est vraiment tout à Dieu et n’a jamais commis le moindre péché véniel.


Fête de Marie-Reine · Encyclique Ad Cœli Reginam

Le 11 octobre 1954, cent ans après la proclamation de l’Immaculée Conception par Pie IX, Pie XII institue la fête de Marie-Reine au 31 mai. Le Pape nous rappelle les fondements de la royauté de Marie et nous exhorte à toujours plus aimer une si bonne mère. Voici un résumé de l’encyclique et un fichier pdf qui contient l’encyclique elle-même dans son intégralité.



L’espérance mise en la Mère de Jésus-Christ n’a jamais été déçue. La foi qui proclame que la Sainte Vierge Marie règne sur l’univers entier couronnée dans la gloire du ciel ne s’est jamais affaiblie. Il faut donc recourir à Marie notre Reine avec amour et confiance. L’encyclique ne propose pas une nouvelle vérité à croire puisque les arguments en faveur de la royauté de Marie sont abondamment formulés dans les documents anciens de l’Église et les livres liturgiques.

Royauté de Marie dans les documents anciens

Celle dont est né le Fils du Très-Haut, « Rois des rois et Seigneur des Seigneurs », par son union intime avec ce divin Roi, a reçu des privilèges uniques, dont la dignité royale.

Saint Ephrem (306-373) la prie ainsi : « … noble jeune fille et patronne, Reine, Maîtresse, garde-moi, protège-moi, de peur que Satan auteur de tout mal ne se réjouisse à mon sujet et que le criminel adversaire ne triomphe de moi »

Saint Jérôme (347-420) s’exprime ainsi : « Il faut savoir qu’en syriaque Marie signifie Souveraine »

Saint André de Crète (660-740) appelle Marie « Reine de tout le genre humain » et saint Jean Damascène (675-749) « Reine, Patronne, Souveraine [de toutes les créatures] »

Les témoignages sont innombrables, l’encyclique en énumère davantage sans les épuiser pour autant. Ainsi, les théologiens de l’Église et les Papes ont définir la doctrine de la Très Sainte Vierge Reine de toutes les créatures, Reine du monde, Souveraine de l’Univers.

Une lettre de Grégoire II (669-731) lue durant le septième Concile œcuménique convoqué à Nicée (787), donne à Marie le titre de « Souveraine universelle et vraie Mère de Dieu »; et Sixte IV (1414-1484) celui de « Reine du Ciel et de la terre » dans sa lettre Cum praeexcelsa (1476). Saint Alphonse de Liguori (1696-1787) résume ainsi que « puisque la Vierge Marie a été élevée à la dignité si haute de Mère de Dieu, c’est à bon droit que l’Eglise lui a décerné le titre de Reine ».

Royauté de Marie dans les livres liturgiques

La liturgie est le fidèle miroir de la foi transmise par les anciens et crue par le peuple chrétiens : lex orandi, lex credendi. Elle a toujours chanté les louanges de la Reine des cieux.

En Orient: « Je dirai un hymne à la Mère Reine, et je m’approcherai d’elle avec joie pour chanter dans l’allégresse ses merveilles… O Souveraine, notre langue ne peut te chanter dignement, parce que Tu es plus élevée que les Séraphins, Toi qui as engendré le Christ Roi… Salut, ô Reine du monde, salut ô Marie, Souveraine de nous tous »

L’Église latine chante le « Salve Regina » ou le « Regina coeli, laetare » et les antiennes chantées pour l’Assomption proclament « Aujourd’hui la Vierge Marie est montée aux cieux : réjouissez-vous, car elle règne avec le Christ à jamais ».

L’art chrétien également représente abondamment Marie en Reine et en Impératrice, et les souverains pontifes ont toujours loué et favoriser cette authentique piété populaire.

Raisons théologiques de la royauté de Marie

L’argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie est sa maternité divine. Ainsi, la « Mère du Seigneur » (Luc. 1, 43), Seigneur dont le « règne n’aura point de fin » (Luc. 1, 33) « est vraiment devenue la Souveraine de toute la création au moment où elle devint Mère du Créateur » (St. Jean Damascène).

La Bienheureuse Vierge Marie doit aussi être proclamée Reine parce que selon la volonté de Dieu, elle joua un rôle éminent dans l’œuvre de notre salut éternel. En effet, Jésus-Christ est Roi non seulement par nature, mais aussi par conquête, puisqu’il nous a rachetés au prix de son sang (Pie XI, Quas Primas, 1925). Ainsi:

« Comme le Christ pour nous avoir rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la manière unique dont elle contribua à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l’offrant volontairement pour nous, désirant, demandant et procurant notre salut d’une manière toute spéciale » (Suarez (1548-1617))

On pourra donc légitimement en conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est notre Roi parce qu’il est non seulement Fils de Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est également permis d’affirmer, par une certaine analogie, que la Vierge est Reine, et parce qu’elle est Mère de Dieu et parce que comme une nouvelle Eve, elle fut associée au nouvel Adam

Pie XII, Coeli Reginam

L’excellence souveraine et la dignité royale de Marie se déduit de sa plénitude de grâce.  En effet: Dieu « a enrichi Marie avec munificence de tous les dons célestes, puisés au trésor de la divinité ; aussi, toujours préservée des moindres souillures du péché, toute belle et parfaite, elle a atteint une telle plénitude d’innocence et de sainteté qu’on ne peut en imaginer de plus grande en dessous de Dieu et que jamais personne, sauf Dieu lui-même, ne réussira à la comprendre » (Pie IX, Ineffabilis Deus, 1854)

La Sainte Vierge possède donc un pouvoir « presque sans limites » (Léon XIII, Adjutricem populii, 1895) pour concéder des grâce, office qu’elle remplit « pour ainsi dire de droit maternel » (Saint Pie X, Ad diem illum, 1903)

Nous, chrétiens, devrions nous glorifier à chaque instant d’être soumis à l’empire de la Vierge Marie dont le cœur brûle d’amour maternel.

Institution de la fête de Marie Reine

Pie XII finit par décréter l’institution de la fête de Marie Reine, qui se célébrera chaque année dans le monde entier le 31 mai, pour que cette vérité si solidement établie et si nécessaire au salut des hommes soit mieux connue et rendue plus resplendissante aux yeux de tous.

Il nous exhorte ensuite :

« Que le nom de Marie, plus doux que le nectar, plus précieux que n’importe quelle gemme soit l’objet des plus grands honneurs ; que personne ne prononce des blasphèmes impies, signe d’une âme corrompue, contre un nom qui brille d’une telle majesté ; qu’on n’ose même rien dire qui trahisse un manque de respect à son égard. »

« Que tous s’efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. »

« Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d’être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d’aider et de consoler. »

Pour enfin souhaiter l’établissement d’une véritable paix chrétienne, en ces temps troubler par les ravages du communisme athée et l’impiété du laïcisme libéral :

« Quiconque donc honore la Souveraine des Anges et des hommes l’invoque aussi comme la Reine très puissante, médiatrice de paix […] qui n’est ni injustice impunie ni licence effrénée mais concorde bien ordonnée dans l’obéissance à la volonté de Dieu« 

9. Rosaire, source de la sainteté

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Le Rosaire n’est qu’une suave union à Jésus et à l’Esprit-Saint, à la tête et au cœur de l’Église, un accès à la source de la grâce et une voie vers la sainteté.


Dieu veut que nous soyons saints comme lui. Il nous consacre et nous sanctifie à tous les moments de notre vie par le baptême, la confirmation, l’extrême-onction, et dans tous nos états de vie avec le mariage, l’ordre, les vœux. Le chrétien est un consacré à Dieu. Il est marqué du sceau de Jésus-Christ. Cette sainteté est cependant ordonnée à La Sainteté : la vie de la grâce, l’union à Dieu par la grâce en attente de la vision béatifique qui n’est que l’épanouissement et la fleur de ce germe d’éternité. La vie de la grâce, c’est-à-dire la vie chrétienne, est un commencement du paradis, un germe de la Gloire du ciel, semen gloriae.

La sainteté est une participation à l’être même de Dieu. Par la grâce qu’il infuse dans notre âme, nous le connaissons comme il se connaît, nous vivons de sa vie, nous aimons de son amour. Nous devrions pouvoir et surtout vouloir dire à chaque instant : Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus qui vit en moi.

Or le rosaire nous communique cette sainteté qui est la vie même de Dieu. Les organes de la vie sont la tête et le Cœur. La tête, c’est Jésus-Christ car il est au premier rang et que toutes les grâces qui alimentent les membres passent par Lui (Nous l’avons vu plein de grâce et de vérité et nous avons été enrichis de sa plénitude); le cœur c’est l’Esprit-saint qui opère de façon invisible mais irrésistible pour lancer la vie et la grâce dans toute l’Église.

Pour avancer en perfection et avoir le salut, il faut être uni à la tête et au cœur. Dans chaque mystère nous touchons Jésus dans ses intentions, ses pensées, ses actions, sa vertu, son amour, qui impriment en nous un mouvement toujours plus irrésistible d’union totale à Dieu. Dans chaque mystère, nous voyons l’Esprit-Saint agir en faisant concevoir la Vierge Immaculée, tressaillir Jean-Baptiste ou enflammer les Apôtres.

Aimons méditer avec intelligence et piété ces mystères qui nous font vivre avec Jésus et aimer avec l’Esprit-Saint, et donc nous met en présence du Père et nous repose sur le sein de la Trinité.

Ô Marie, intercédez pour moi, misérable pécheur, et obtenez-moi la grâce de la sainteté !


8. Rosaire et saint Joseph

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Jésus, Marie, Joseph, trois noms indissociables que nous devons inscrire dans nos cœurs.

Saint Joseph est le patron de tous les chrétiens parce qu’il est le patron universel de l’Église. Nous trouvons tous en lui un modèle, un père, un protecteur, un ami. Ne séparons pas ce que Dieu a uni : quand nous méditons sur Jésus et Marie, pensons à Joseph !


La méditation du rosaire nous fait connaître le rôle glorieux de saint Joseph par rapport à l’Incarnation et à la Rédemption.

Jésus, Marie, Joseph sont tous les trois vierges, tous les trois associés dans une vie commune, tous les trois associés dans des souffrances communes.

Saint Joseph a de véritable droits sur Jésus et Marie. Sur Marie qui lui appartient comme son épouse. Sur Jésus qui appartient à saint Joseph comme fils de son épouse. Jésus et Marie ont été confiés à saint Joseph pour qu’il veille sur eux et participe ainsi à l’œuvre de l’Incarnation rédemptrice.

Saint Joseph a répondu de la plus sainte des manières à ce dessein de la Providence. Inspirons nous de sa sainteté, de son attention et de sa soumission à la volonté de Dieu, de sa force et de son humilité.

Joseph était un homme juste (Mt, 1, 19) nous dit la sainte Écriture, ni plus, ni moins: Juste. Ce seul mot indique la pureté et la simplicité extraordinaires de saint Joseph: il était tout entier dévoué à accomplir la volonté de Dieu, tout entier ordonné à Dieu. Des mots supplémentaires dilueraient l’unité surnaturelle qui caractérisait son action. Il était juste, point. Travaillons-nous être juste, à commencer par la fidélité dans les plus petites choses : accepter tranquillement même les plus petites contradictions qui peuvent se rencontrer dans une journée, faire toutes les actions indispensables de nos vies (lever, coucher, manger, conversation, déplacement, travail domestique) paisiblement, sans empressement et le plus parfaitement possible sous le regard de Dieu.

Avec une mission si élevée et des droits si grands sur Jésus et Marie, saint Joseph devait être d’une sainteté suréminente. Dans l’intimité de la sainte famille, la grâce de Jésus et Marie rejaillissait sur son âme.

Le rosaire fait rayonner l’histoire et le rôle de ce très chaste époux. Dans les mystères joyeux, il apparaît tout d’abord lors de l’Annonciation comme l’humble et obéissant époux qui se soumet aux décrets de Dieu malgré ses angoisses; lors de la Nativité, de la Purification, du Recouvrement au Temple, comme le père nourricier de Jésus. Dans les mystères douloureux, après la crucifixion, Jésus descend dans les limbes et nous imaginons la béatitude de saint Joseph retrouvant Jésus. Dans les mystères glorieux, saint Joseph triomphe toujours aux côtés de Jésus, qu’il a élevé et fait grandir.

L’Église est la continuation de l’Incarnation à travers les siècle. Dès lors saint Joseph doit avoir dans l’Église un rôle analogue à celui qui fut le sien dans l’Incarnation : le patron, la figure tutélaire et protectrice. Raison pour laquelle Pie IX le déclare officiellement Patron de l’Église universelle en 1870.

Saint Joseph est véritablement intercesseur pour toutes les grâces, ministre des trésors spirituels, patron de toutes les conditions : enfants car il a protégé le plus parfait et le plus pur des enfants; familles car il fut à la tête de la plus sainte d’entre elles; ouvriers car il est le très saint charpentier de Nazareth; vierges car il est vierge, époux d’une vierge, père nourricier d’un Dieu vierge; prêtres car il a aussi reçu la mission de porter Jésus aux hommes, de vivre dans son intimité, de le faire aimer; affligés car il a souffert beaucoup par amour et fidélité à Dieu; exilés car la fuite en Égypte l’a éloigné de sa patrie.


7. Rosaire et Marie patronne de la bonne mort

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Par la méditation du Crucifiement et de l’Assomption, Marie nous obtient la grâce de la persévérance finale et une mort heureuse. Dans chaque Ave Maria : « Priez pour nous maintenant et à l’heure de notre mort » est contenue une grâce de pieuse et sainte mort.


Le jour de la mort est le jour le plus solennel. C’est le jour du Seigneur, dies Domini. C’est aussi le jour de Marie qui nous bénit, nous sourit, nous soutient à ce moment si grave.

Le mourant est tourmenté par ses péchés passés, l’enfer qui pourrait l’attendre dans le futur et la justice de Dieu à la lumière de laquelle il va être jugé présentement. En même temps, Marie le console par la vision de tous les bienfaits reçus d’elle depuis le baptême, l’espérance du ciel où Marie triomphe avec les bienheureux, enfin la miséricorde divine et le sourire de Marie. Soyons vraiment dévots à Marie pour faire une mort joyeuse et paisible.

Marie nous prépare à faire une bonne mort. Grâce à son intercession et à sa présence dans l’esprit et le cœur des fidèles, Dieu les fait mourir au meilleur moment pour eux: jeune, vieux, un an plus tôt ou plus tard de sorte que nous soyons sauvés.

Marie nous assiste au moment de la mort. Dieu a voulu que son Fils soit formé et meurt sous les yeux de Marie, il veut que ses fils adoptifs par la grâce soient formés par Marie et assistés par Marie quand ils meurent.

Marie fait fuir le démon au moment de la mort: Si elle est avec nous, qui sera contre nous ?

Grâce à la Sainte Vierge, le trépas devient un breuvage qu’on savoure avec délices.


6. Rosaire et Marie mère de la grâce

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Basilique Marie Auxiliatrice – Turin

Aucune grâce ne vient du ciel sur la terre sans avoir passé par les mains de Marie

Saint bernard

La grâce n’est produite que par Dieu. Pour nous, elle est essentiellement et principalement méritée par Jésus Homme-Dieu, notre médiateur qui a satisfait pour nos péchés. Jésus est la source de la grâce et de tous les biens spirituels qu’ils répand par la Messe, les sacrements, l’autorité spirituelle de son Église.

Si Jésus-Christ est l’unique réservoir des eaux fécondes du salut, Marie est le canal qui les fait arriver jusqu’à nous ; elle n’est pas la source, car elle-même a tout reçu de son Fils, mais il faut passer par elle pour aller à la source ; elle ne produit pas elle-même la grâce, puisque la grâce est une participation de Dieu, mais elle est la distributrice des grâces.

Les trésors de satisfaction qu’elle a mérités nous sont tous consacrés puisqu’elle-même est immaculée et qu’elle n’en a pas besoin. L’Église nous les applique par les indulgences.

Les mérites et les trésors de Jésus nous sont transmis par le Cœur de Marie ; nos mérites et notre amour arrivent à Jésus par le Cœur de sa Mère.

Le Rosaire est l’histoire de Marie. Ainsi, il est un excellent moyen de puiser dans ce canal de la grâce qu’est Marie. Le Rosaire nous fait toucher l’âme et la grâce de la Sainte Vierge en nous mettant en contact avec les Mystères qui font revivre les mérites et les satisfactions presque infinis de son Cœur immaculé ! 


5. Rosaire et Marie modèle de la prédestination

Livre du R.P. Hugon

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L’Assomption – Pierre-Paul Prud’hon

Le rosaire donne à Marie la place qui est la sienne dans le plan de Dieu : corédemptrice et médiatrice de toutes les grâces. Nous allons à Dieu par Marie, comme Dieu est venu à nous par Marie.

Le Rosaire et la Sainteté – R.P. Hugon

Marie est, avec l’Eucharistie, un Testament que Jésus nous donna en témoignage de son amour infini pour nous. Quoi de plus chères aux hommes que les choses qui furent précieuses à leurs bien-aimés défunts ? Alors que sera-ce des dons et du Testament d’un Dieu lui-même mort pour nous ? Remercions Dieu par la prière, la confiance et la pratique des vertus pour ces dons d’une inestimable valeur ! Aimons Marie tant que notre cœur bat encore, et dédions lui chacun de ses battements.

Dans le rosaire, nous sommes comme l’enfant fragile, mais confiant et aimant, qui par ses cris répétés oblige sa mère à lui répondre. Dans le rosaire nous allons à Dieu par Marie comme Dieu est venu à nous par elle. Jésus est le modèle de la perfection et le moule des parfaits enfants de Dieu. Or le moule de Jésus, c’est Marie, par l’intermédiaire de qui Dieu a voulu que son fils soit connu, aimé, et immolé. Nous mouler en Marie, tout faire en Marie, par Marie, pour Marie, c’est tout faire de la plus parfaite des manières en Jésus, par Jésus, pour Jésus. La meilleure façon d’aimer Jésus, c’est d’aimer Marie qui n’existe et ne vit pour rien d’autre que pour cela : l’amour et la gloire de Dieu.

Tous nous avons été formés sur le modèle de Marie, notre mère. Dieu a mis en Marie tous les trésors de la grâce, elle est comme un « océan de grâce » dit le saint père de Monfort. Dieu se complait en Marie, chef d’œuvre de sa création, voulue ainsi dans un même décret éternel avec son divin fils, inséparable de ce divin fils, toute relative à ce divin fils. Quand Dieu a fait et prédestiné les époux, les vierges, les religieuses, les prêtres, il a regardé Marie et les a faits à son image comme étant leur modèle : modèle de générosité et d’amour maternel; modèle de pureté, de dévouement, de prière, de pauvreté; modèle d’abnégation, de sacrifice, d’imitation de Jésus et de rayonnement de la grâce vers les autres, de médiation entre Jésus et les hommes et d’avocate entre les hommes et Dieu. Nous avons tous, selon notre état, été sous quelque rapport moulés en Marie et créés par Dieu en rapport à Marie. Nous devons refléter ses vertus et vivre intimement unis à Marie pour être plus intimement unis à Jésus et plus fidèles aux desseins d’amour de Dieu sur nous.


4. Rosaire et divinité de Jésus

Livre du R.P. Hugon

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La Transfiguration – Raphaël

La méditation du rosaire est la plus sûre et la plus facile pour nous unir à Dieu.  Le rosaire nous fait pénétrer dans l’intérieur même de la divinité. Faisons de toute notre vie, par le rosaire, un « pur et unique acte d’amour pour Dieu »

saint Thomas d’Aquin

Nous avons vu que le rosaire nous faisait entrer dans le cœur et l’âme de Jésus. Le rosaire nous fait aussi toucher sa divinité, dont toutes les parties de son humanité (âme, corps, facultés, actions) sont pénétrées de la manière la plus parfaite et la plus intime en vertu de l’union de ces deux natures dans la seule personne du Verbe. Dans chaque mystère, quand Jésus agit, c’est un Dieu qui agit. Nous pouvons voir physiquement les actions et les sentiments d’un Dieu. Entrons dans ces mystères jusqu’aux dispositions intérieures de Jésus au-delà des actions extérieures et efforçons-nous de les imiter. Un modèle plus parfait est impensable puisqu’il est Dieu même. Quelle grâce pour nous ! Quand nous faisons ceci ou cela (prières, lever, coucher, repas, travail, conversations, études, divertissements, sport…), le faisons-nous comme Jésus le ferait ? Le faisons-nous par amour pour Dieu ? Le faisons-nous avec une intention toujours pure de bien faire toutes choses ? Mon Dieu, aidez-nous à imiter Jésus car notre faiblesse est profonde. Sans vous, nous ne pouvons rien. Avec vous, nous pouvons tout.

Saint Thomas d’Aquin, que nous avons fêté ce mardi 7 mars, parlait de « déification » de l’homme et les auteurs spirituels aiment à parler « d’union transformante ». Y aspirons-nous et la désirons-nous, chacun dans l’état de vie (célibat, mariage, sacerdoce, vie religieuse) et les occupations qui sont les nôtres ? Le rosaire bien fait et bien médité nous aide à faire de notre vie un « pur et unique acte d’amour pour Dieu » comme aimait à le dire le même saint Thomas. Marie, mère de Dieu, priez pour nous.

Le rosaire, par les scènes sensibles, accessibles et vivantes qu’il met sous nos yeux, nous donne accès à l’infinité de Dieu.

Chaque mystère nous présente la vie intime des trois personnes divines et leurs décrets éternels : celui de l’Incarnation rédemptrice pour racheter les hommes, les réconcilier avec Lui, refaire l’homme à Son image (cette fois réellement avec un Homme-Dieu) pour restaurer l’humanité déchue en Adam (défigurée, dans laquelle l’image de Dieu s’était comme effacée). Les trois personnes peuvent alors redire comme dans la Genèse, et cette fois-ci d’une manière encore plus vraie : « Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous. » (Genèse, III, 22.) : pensons-nous à assister à cette vie des trois personnes divines en méditant l’annonciation, la nativité ? Élevons-nous jusqu’aux cimes de la divinité.

Le rosaire nous montre la justice parfaite de Dieu qui ne faiblit pas. Jésus est accablé de souffrances, littéralement broyé. Il s’est substitué à nous pour souffrir et satisfaire pour nous, pour le désordre humainement irréparable causé par le péché. Il a expié en toute justice. Cependant le choix même du rachat et du sacrifice est un acte gratuit de pur amour et d’infinie miséricorde. La justice et la miséricorde se concilient admirablement en Dieu. Comment pourrions-nous encore vivre dans la tiédeur et le péché après une telle preuve d’amour ?

Le rosaire est un résumé de la Foi et à ce titre comme un commencement du ciel dès ici-bas. Par la Foi et par le rosaire, l’avenir (la gloire à laquelle sont appelés les élus et dont Jésus constitue le modèle dans sa résurrection et son ascension) existe déjà dans le présent. Cela doit nourrir notre espérance du ciel, embraser notre charité et faire grandir en nous le zèle pour le salut des âmes et la pratique des vertus (humilité, patience, obéissance, douceur, discrétion, force et abnégation dans la souffrance, pénitence et détachement des créatures, joie et paix intérieure…).


3. Rosaire et âme de Jésus : sa grâce

Livre du R.P. Hugon

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Le Rosaire est la vivante révélation de l’âme du Christ et de ses trésors divins.

Le Rosaire et la Sainteté – R.P. Hugon

Merveilles opérées par la grâce dans l’âme de Jésus. La grâce est un don surnaturel que Dieu infuse dans notre âme pour nous unir à lui et nous établir ses enfants bien-aimés. Elle est l’âme, le fondement, la source d’une seconde vie: le vie surnaturelle, ajoutée à la vie naturelle que Dieu nous a donnée. Cette grâce rayonne et s’implante dans nos facultés par les vertus surnaturelles : théologales (foi, espérance, charité) et morales (vertus cardinales : prudence, justice, force, tempérance, et leurs ramifications), et par les dons du Saint-Esprit (sagesse, intelligence, science, conseil, piété, force, crainte). Elle resplendit par des actes inspirés par ces vertus surnaturelles : les fruits du Saint-Esprit et les béatitudes évangéliques (esprit de pauvreté, douceur, pénitence, amour de la justice, miséricorde, pureté intérieure, amour de la paix, patience).

Cet organisme surnaturel suppose l’organisme naturel sur lequel il s’appuie et auquel il s’ajoute, mais il le dépasse et le transfigure pour faire participer l’homme à la nature de Dieu et le transformer en temple du Saint-Esprit. Toutes ces merveilles surnaturelles de la grâce se trouvent dans l’âme de Jésus au degré le plus parfait puisque plus on est près d’une source, plus on participe à l’abondance de ses flots. Or, l’âme de Jésus est si intimement unie à la divinité, source et océan de la grâce, qu’il n’en résulte qu’une unique personne, la personne du Verbe. Vertus naturelles, surnaturelles, dons, fruits et béatitudes, tout fleurissait avec plénitude et harmonie dans l’âme de Jésus. Si nous pouvions la voir, nous tomberions dans une extase d’admiration, d’ivresse et d’amour. Le Rosaire nous en donne un avant-goût.

Les Mystères du rosaire nous montrent les circonstances dans lesquelles l’âme pleine de grâce de Jésus se reflète. Dans chacun des mystères, la grâce laisse paraître à l’extérieur ses effets merveilleux et rayonne à travers le voile d’une chair transparente. Allons plonger et descendre amoureusement, plein de confiance et d’intelligente attention, dans l’âme de notre divin Sauveur, aux sources du salut et du bonheur. Âme de Jésus-Christ, Sanctifiez-moi !