9. Rosaire, source de la sainteté

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Le Rosaire n’est qu’une suave union à Jésus et à l’Esprit-Saint, à la tête et au cœur de l’Église, un accès à la source de la grâce et une voie vers la sainteté.


Dieu veut que nous soyons saints comme lui. Il nous consacre et nous sanctifie à tous les moments de notre vie par le baptême, la confirmation, l’extrême-onction, et dans tous nos états de vie avec le mariage, l’ordre, les vœux. Le chrétien est un consacré à Dieu. Il est marqué du sceau de Jésus-Christ. Cette sainteté est cependant ordonnée à La Sainteté : la vie de la grâce, l’union à Dieu par la grâce en attente de la vision béatifique qui n’est que l’épanouissement et la fleur de ce germe d’éternité. La vie de la grâce, c’est-à-dire la vie chrétienne, est un commencement du paradis, un germe de la Gloire du ciel, semen gloriae.

La sainteté est une participation à l’être même de Dieu. Par la grâce qu’il infuse dans notre âme, nous le connaissons comme il se connaît, nous vivons de sa vie, nous aimons de son amour. Nous devrions pouvoir et surtout vouloir dire à chaque instant : Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus qui vit en moi.

Or le rosaire nous communique cette sainteté qui est la vie même de Dieu. Les organes de la vie sont la tête et le Cœur. La tête, c’est Jésus-Christ car il est au premier rang et que toutes les grâces qui alimentent les membres passent par Lui (Nous l’avons vu plein de grâce et de vérité et nous avons été enrichis de sa plénitude); le cœur c’est l’Esprit-saint qui opère de façon invisible mais irrésistible pour lancer la vie et la grâce dans toute l’Église.

Pour avancer en perfection et avoir le salut, il faut être uni à la tête et au cœur. Dans chaque mystère nous touchons Jésus dans ses intentions, ses pensées, ses actions, sa vertu, son amour, qui impriment en nous un mouvement toujours plus irrésistible d’union totale à Dieu. Dans chaque mystère, nous voyons l’Esprit-Saint agir en faisant concevoir la Vierge Immaculée, tressaillir Jean-Baptiste ou enflammer les Apôtres.

Aimons méditer avec intelligence et piété ces mystères qui nous font vivre avec Jésus et aimer avec l’Esprit-Saint, et donc nous met en présence du Père et nous repose sur le sein de la Trinité.

Ô Marie, intercédez pour moi, misérable pécheur, et obtenez-moi la grâce de la sainteté !


8. Rosaire et saint Joseph

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Jésus, Marie, Joseph, trois noms indissociables que nous devons inscrire dans nos cœurs.

Saint Joseph est le patron de tous les chrétiens parce qu’il est le patron universel de l’Église. Nous trouvons tous en lui un modèle, un père, un protecteur, un ami. Ne séparons pas ce que Dieu a uni : quand nous méditons sur Jésus et Marie, pensons à Joseph !


La méditation du rosaire nous fait connaître le rôle glorieux de saint Joseph par rapport à l’Incarnation et à la Rédemption.

Jésus, Marie, Joseph sont tous les trois vierges, tous les trois associés dans une vie commune, tous les trois associés dans des souffrances communes.

Saint Joseph a de véritable droits sur Jésus et Marie. Sur Marie qui lui appartient comme son épouse. Sur Jésus qui appartient à saint Joseph comme fils de son épouse. Jésus et Marie ont été confiés à saint Joseph pour qu’il veille sur eux et participe ainsi à l’œuvre de l’Incarnation rédemptrice.

Saint Joseph a répondu de la plus sainte des manières à ce dessein de la Providence. Inspirons nous de sa sainteté, de son attention et de sa soumission à la volonté de Dieu, de sa force et de son humilité.

Joseph était un homme juste (Mt, 1, 19) nous dit la sainte Écriture, ni plus, ni moins: Juste. Ce seul mot indique la pureté et la simplicité extraordinaires de saint Joseph: il était tout entier dévoué à accomplir la volonté de Dieu, tout entier ordonné à Dieu. Des mots supplémentaires dilueraient l’unité surnaturelle qui caractérisait son action. Il était juste, point. Travaillons-nous être juste, à commencer par la fidélité dans les plus petites choses : accepter tranquillement même les plus petites contradictions qui peuvent se rencontrer dans une journée, faire toutes les actions indispensables de nos vies (lever, coucher, manger, conversation, déplacement, travail domestique) paisiblement, sans empressement et le plus parfaitement possible sous le regard de Dieu.

Avec une mission si élevée et des droits si grands sur Jésus et Marie, saint Joseph devait être d’une sainteté suréminente. Dans l’intimité de la sainte famille, la grâce de Jésus et Marie rejaillissait sur son âme.

Le rosaire fait rayonner l’histoire et le rôle de ce très chaste époux. Dans les mystères joyeux, il apparaît tout d’abord lors de l’Annonciation comme l’humble et obéissant époux qui se soumet aux décrets de Dieu malgré ses angoisses; lors de la Nativité, de la Purification, du Recouvrement au Temple, comme le père nourricier de Jésus. Dans les mystères douloureux, après la crucifixion, Jésus descend dans les limbes et nous imaginons la béatitude de saint Joseph retrouvant Jésus. Dans les mystères glorieux, saint Joseph triomphe toujours aux côtés de Jésus, qu’il a élevé et fait grandir.

L’Église est la continuation de l’Incarnation à travers les siècle. Dès lors saint Joseph doit avoir dans l’Église un rôle analogue à celui qui fut le sien dans l’Incarnation : le patron, la figure tutélaire et protectrice. Raison pour laquelle Pie IX le déclare officiellement Patron de l’Église universelle en 1870.

Saint Joseph est véritablement intercesseur pour toutes les grâces, ministre des trésors spirituels, patron de toutes les conditions : enfants car il a protégé le plus parfait et le plus pur des enfants; familles car il fut à la tête de la plus sainte d’entre elles; ouvriers car il est le très saint charpentier de Nazareth; vierges car il est vierge, époux d’une vierge, père nourricier d’un Dieu vierge; prêtres car il a aussi reçu la mission de porter Jésus aux hommes, de vivre dans son intimité, de le faire aimer; affligés car il a souffert beaucoup par amour et fidélité à Dieu; exilés car la fuite en Égypte l’a éloigné de sa patrie.


7. Rosaire et Marie patronne de la bonne mort

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Par la méditation du Crucifiement et de l’Assomption, Marie nous obtient la grâce de la persévérance finale et une mort heureuse. Dans chaque Ave Maria : « Priez pour nous maintenant et à l’heure de notre mort » est contenue une grâce de pieuse et sainte mort.


Le jour de la mort est le jour le plus solennel. C’est le jour du Seigneur, dies Domini. C’est aussi le jour de Marie qui nous bénit, nous sourit, nous soutient à ce moment si grave.

Le mourant est tourmenté par ses péchés passés, l’enfer qui pourrait l’attendre dans le futur et la justice de Dieu à la lumière de laquelle il va être jugé présentement. En même temps, Marie le console par la vision de tous les bienfaits reçus d’elle depuis le baptême, l’espérance du ciel où Marie triomphe avec les bienheureux, enfin la miséricorde divine et le sourire de Marie. Soyons vraiment dévots à Marie pour faire une mort joyeuse et paisible.

Marie nous prépare à faire une bonne mort. Grâce à son intercession et à sa présence dans l’esprit et le cœur des fidèles, Dieu les fait mourir au meilleur moment pour eux: jeune, vieux, un an plus tôt ou plus tard de sorte que nous soyons sauvés.

Marie nous assiste au moment de la mort. Dieu a voulu que son Fils soit formé et meurt sous les yeux de Marie, il veut que ses fils adoptifs par la grâce soient formés par Marie et assistés par Marie quand ils meurent.

Marie fait fuir le démon au moment de la mort: Si elle est avec nous, qui sera contre nous ?

Grâce à la Sainte Vierge, le trépas devient un breuvage qu’on savoure avec délices.


6. Rosaire et Marie mère de la grâce

Extrait du livre « Rosaire et Sainteté » du R.P. Hugon

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Basilique Marie Auxiliatrice – Turin

Aucune grâce ne vient du ciel sur la terre sans avoir passé par les mains de Marie

Saint bernard

La grâce n’est produite que par Dieu. Pour nous, elle est essentiellement et principalement méritée par Jésus Homme-Dieu, notre médiateur qui a satisfait pour nos péchés. Jésus est la source de la grâce et de tous les biens spirituels qu’ils répand par la Messe, les sacrements, l’autorité spirituelle de son Église.

Si Jésus-Christ est l’unique réservoir des eaux fécondes du salut, Marie est le canal qui les fait arriver jusqu’à nous ; elle n’est pas la source, car elle-même a tout reçu de son Fils, mais il faut passer par elle pour aller à la source ; elle ne produit pas elle-même la grâce, puisque la grâce est une participation de Dieu, mais elle est la distributrice des grâces.

Les trésors de satisfaction qu’elle a mérités nous sont tous consacrés puisqu’elle-même est immaculée et qu’elle n’en a pas besoin. L’Église nous les applique par les indulgences.

Les mérites et les trésors de Jésus nous sont transmis par le Cœur de Marie ; nos mérites et notre amour arrivent à Jésus par le Cœur de sa Mère.

Le Rosaire est l’histoire de Marie. Ainsi, il est un excellent moyen de puiser dans ce canal de la grâce qu’est Marie. Le Rosaire nous fait toucher l’âme et la grâce de la Sainte Vierge en nous mettant en contact avec les Mystères qui font revivre les mérites et les satisfactions presque infinis de son Cœur immaculé ! 


5. Rosaire et Marie modèle de la prédestination

Livre du R.P. Hugon

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L’Assomption – Pierre-Paul Prud’hon

Le rosaire donne à Marie la place qui est la sienne dans le plan de Dieu : corédemptrice et médiatrice de toutes les grâces. Nous allons à Dieu par Marie, comme Dieu est venu à nous par Marie.

Le Rosaire et la Sainteté – R.P. Hugon

Marie est, avec l’Eucharistie, un Testament que Jésus nous donna en témoignage de son amour infini pour nous. Quoi de plus chères aux hommes que les choses qui furent précieuses à leurs bien-aimés défunts ? Alors que sera-ce des dons et du Testament d’un Dieu lui-même mort pour nous ? Remercions Dieu par la prière, la confiance et la pratique des vertus pour ces dons d’une inestimable valeur ! Aimons Marie tant que notre cœur bat encore, et dédions lui chacun de ses battements.

Dans le rosaire, nous sommes comme l’enfant fragile, mais confiant et aimant, qui par ses cris répétés oblige sa mère à lui répondre. Dans le rosaire nous allons à Dieu par Marie comme Dieu est venu à nous par elle. Jésus est le modèle de la perfection et le moule des parfaits enfants de Dieu. Or le moule de Jésus, c’est Marie, par l’intermédiaire de qui Dieu a voulu que son fils soit connu, aimé, et immolé. Nous mouler en Marie, tout faire en Marie, par Marie, pour Marie, c’est tout faire de la plus parfaite des manières en Jésus, par Jésus, pour Jésus. La meilleure façon d’aimer Jésus, c’est d’aimer Marie qui n’existe et ne vit pour rien d’autre que pour cela : l’amour et la gloire de Dieu.

Tous nous avons été formés sur le modèle de Marie, notre mère. Dieu a mis en Marie tous les trésors de la grâce, elle est comme un « océan de grâce » dit le saint père de Monfort. Dieu se complait en Marie, chef d’œuvre de sa création, voulue ainsi dans un même décret éternel avec son divin fils, inséparable de ce divin fils, toute relative à ce divin fils. Quand Dieu a fait et prédestiné les époux, les vierges, les religieuses, les prêtres, il a regardé Marie et les a faits à son image comme étant leur modèle : modèle de générosité et d’amour maternel; modèle de pureté, de dévouement, de prière, de pauvreté; modèle d’abnégation, de sacrifice, d’imitation de Jésus et de rayonnement de la grâce vers les autres, de médiation entre Jésus et les hommes et d’avocate entre les hommes et Dieu. Nous avons tous, selon notre état, été sous quelque rapport moulés en Marie et créés par Dieu en rapport à Marie. Nous devons refléter ses vertus et vivre intimement unis à Marie pour être plus intimement unis à Jésus et plus fidèles aux desseins d’amour de Dieu sur nous.


4. Rosaire et divinité de Jésus

Livre du R.P. Hugon

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La Transfiguration – Raphaël

La méditation du rosaire est la plus sûre et la plus facile pour nous unir à Dieu.  Le rosaire nous fait pénétrer dans l’intérieur même de la divinité. Faisons de toute notre vie, par le rosaire, un « pur et unique acte d’amour pour Dieu »

saint Thomas d’Aquin

Nous avons vu que le rosaire nous faisait entrer dans le cœur et l’âme de Jésus. Le rosaire nous fait aussi toucher sa divinité, dont toutes les parties de son humanité (âme, corps, facultés, actions) sont pénétrées de la manière la plus parfaite et la plus intime en vertu de l’union de ces deux natures dans la seule personne du Verbe. Dans chaque mystère, quand Jésus agit, c’est un Dieu qui agit. Nous pouvons voir physiquement les actions et les sentiments d’un Dieu. Entrons dans ces mystères jusqu’aux dispositions intérieures de Jésus au-delà des actions extérieures et efforçons-nous de les imiter. Un modèle plus parfait est impensable puisqu’il est Dieu même. Quelle grâce pour nous ! Quand nous faisons ceci ou cela (prières, lever, coucher, repas, travail, conversations, études, divertissements, sport…), le faisons-nous comme Jésus le ferait ? Le faisons-nous par amour pour Dieu ? Le faisons-nous avec une intention toujours pure de bien faire toutes choses ? Mon Dieu, aidez-nous à imiter Jésus car notre faiblesse est profonde. Sans vous, nous ne pouvons rien. Avec vous, nous pouvons tout.

Saint Thomas d’Aquin, que nous avons fêté ce mardi 7 mars, parlait de « déification » de l’homme et les auteurs spirituels aiment à parler « d’union transformante ». Y aspirons-nous et la désirons-nous, chacun dans l’état de vie (célibat, mariage, sacerdoce, vie religieuse) et les occupations qui sont les nôtres ? Le rosaire bien fait et bien médité nous aide à faire de notre vie un « pur et unique acte d’amour pour Dieu » comme aimait à le dire le même saint Thomas. Marie, mère de Dieu, priez pour nous.

Le rosaire, par les scènes sensibles, accessibles et vivantes qu’il met sous nos yeux, nous donne accès à l’infinité de Dieu.

Chaque mystère nous présente la vie intime des trois personnes divines et leurs décrets éternels : celui de l’Incarnation rédemptrice pour racheter les hommes, les réconcilier avec Lui, refaire l’homme à Son image (cette fois réellement avec un Homme-Dieu) pour restaurer l’humanité déchue en Adam (défigurée, dans laquelle l’image de Dieu s’était comme effacée). Les trois personnes peuvent alors redire comme dans la Genèse, et cette fois-ci d’une manière encore plus vraie : « Voici que l’homme est devenu comme l’un de nous. » (Genèse, III, 22.) : pensons-nous à assister à cette vie des trois personnes divines en méditant l’annonciation, la nativité ? Élevons-nous jusqu’aux cimes de la divinité.

Le rosaire nous montre la justice parfaite de Dieu qui ne faiblit pas. Jésus est accablé de souffrances, littéralement broyé. Il s’est substitué à nous pour souffrir et satisfaire pour nous, pour le désordre humainement irréparable causé par le péché. Il a expié en toute justice. Cependant le choix même du rachat et du sacrifice est un acte gratuit de pur amour et d’infinie miséricorde. La justice et la miséricorde se concilient admirablement en Dieu. Comment pourrions-nous encore vivre dans la tiédeur et le péché après une telle preuve d’amour ?

Le rosaire est un résumé de la Foi et à ce titre comme un commencement du ciel dès ici-bas. Par la Foi et par le rosaire, l’avenir (la gloire à laquelle sont appelés les élus et dont Jésus constitue le modèle dans sa résurrection et son ascension) existe déjà dans le présent. Cela doit nourrir notre espérance du ciel, embraser notre charité et faire grandir en nous le zèle pour le salut des âmes et la pratique des vertus (humilité, patience, obéissance, douceur, discrétion, force et abnégation dans la souffrance, pénitence et détachement des créatures, joie et paix intérieure…).


3. Rosaire et âme de Jésus : sa grâce

Livre du R.P. Hugon

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Le Rosaire est la vivante révélation de l’âme du Christ et de ses trésors divins.

Le Rosaire et la Sainteté – R.P. Hugon

Merveilles opérées par la grâce dans l’âme de Jésus. La grâce est un don surnaturel que Dieu infuse dans notre âme pour nous unir à lui et nous établir ses enfants bien-aimés. Elle est l’âme, le fondement, la source d’une seconde vie: le vie surnaturelle, ajoutée à la vie naturelle que Dieu nous a donnée. Cette grâce rayonne et s’implante dans nos facultés par les vertus surnaturelles : théologales (foi, espérance, charité) et morales (vertus cardinales : prudence, justice, force, tempérance, et leurs ramifications), et par les dons du Saint-Esprit (sagesse, intelligence, science, conseil, piété, force, crainte). Elle resplendit par des actes inspirés par ces vertus surnaturelles : les fruits du Saint-Esprit et les béatitudes évangéliques (esprit de pauvreté, douceur, pénitence, amour de la justice, miséricorde, pureté intérieure, amour de la paix, patience).

Cet organisme surnaturel suppose l’organisme naturel sur lequel il s’appuie et auquel il s’ajoute, mais il le dépasse et le transfigure pour faire participer l’homme à la nature de Dieu et le transformer en temple du Saint-Esprit. Toutes ces merveilles surnaturelles de la grâce se trouvent dans l’âme de Jésus au degré le plus parfait puisque plus on est près d’une source, plus on participe à l’abondance de ses flots. Or, l’âme de Jésus est si intimement unie à la divinité, source et océan de la grâce, qu’il n’en résulte qu’une unique personne, la personne du Verbe. Vertus naturelles, surnaturelles, dons, fruits et béatitudes, tout fleurissait avec plénitude et harmonie dans l’âme de Jésus. Si nous pouvions la voir, nous tomberions dans une extase d’admiration, d’ivresse et d’amour. Le Rosaire nous en donne un avant-goût.

Les Mystères du rosaire nous montrent les circonstances dans lesquelles l’âme pleine de grâce de Jésus se reflète. Dans chacun des mystères, la grâce laisse paraître à l’extérieur ses effets merveilleux et rayonne à travers le voile d’une chair transparente. Allons plonger et descendre amoureusement, plein de confiance et d’intelligente attention, dans l’âme de notre divin Sauveur, aux sources du salut et du bonheur. Âme de Jésus-Christ, Sanctifiez-moi !


2. Rosaire et âme de Jésus : sa science

Livre du R.P. Hugon

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Le rosaire nous met en présence de l’âme de Jésus et nous fait entrer dans l’âme de Jésus. Le rosaire nous fait acquérir la vraie science : celle de Dieu et de son plan d’amour pour nous, celle de la croix.


Jésus est plein grâce et de vérité, Plenum gratiae et veritatis, la plénitude de la sainteté et la plénitude de la science sont en son âme.

Dans les mystères et les scènes vivantes que le rosaire met sous nos yeux, Jésus connaissait déjà tout, passé présent futur, il pensait à nous, lisait dans notre esprit toutes nos pensées, dans nos cœurs tous nos sentiments, il savait d’avance nos ingratitudes, nos faiblesses, nos lâchetés. Malgré cela, il nous aimait, il s’offrait pour nous en pensant à chacun de nous (dans le sein de la sainte vierge, dans la crèche, au temple, jusque dans sa passion, sa résurrection, son ascension). Il connaissait aussi nos efforts, nos prières, nos désirs, notre dévotion au rosaire et la manière dont nous le récitons. Y pensons-nous ? Sommes-nous conscient que l’âme vivante de Jésus est omnisciente, présente lorsque nous prions ? Ayons un cœur pur, plein de confiance et d’amour envers Jésus.

Le rosaire nous fait participer à la science de l’âme de Jésus en nous y faisant entrer. Il est le résumé du plan de Dieu pour nous, de tout l’ordre surnaturel. Nous en goûtons la bonté, la gratuité, la grandeur et les sacrifices qu’il exige, accompagnés et éclairés par les enseignements de Jésus, ses jugements, ses volontés et sa compréhension totale de toutes les actions qu’il réalise (la vie cachée, 30 ans!! et comme nous sommes pressés, bornés, susceptibles, trop humains… le portement de la croix…) et qu’il a prévues par amour pour nous, pour nous sauver. Suivons-nous ces enseignements et posons-nous les mêmes jugements ? Comment vivons-vous les contrariétés, les manques d’égards, les souffrances ? Laissons-nous éclairer et porter par la science de Jésus. 


1. Le Rosaire est comme la révélation du Sacré-Cœur

Livre du R.P. Hugon

Dieu est la perfection infinie, la sainteté même, la beauté dans sa plénitude. Il a communiqué aux créatures des traits de ses divins attributs.


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Cette beauté divine se retrouve de la meilleure manière dans le Cœur de Jésus, idéal à l’image duquel Dieu a créé le nôtre. Contempler, admirer et comprendre le Cœur de Jésus tel qu’il est réellement et objectivement pour y mouler le nôtre, c’est comprendre les merveilles de la création et de la rédemption, de la grâce et du salut données gratuitement par les amoureuses libéralités du Sacré-Cœur malgré notre profonde et continuelle misère, c’est les accepter et les embrasser généreusement.

Le Rosaire nous révèle de la meilleure des manières ces beautés du Sacré-Cœur. Il nous montre le cœur de Jésus vivant, battant, agissant, avec ses sentiments et ses jugements (sur Dieu, sur les hommes, sur les autres créatures : les nôtres sont-ils conformes aux siens?)

Qu’il soit épanoui de tendresse et de joie (Mystères joyeux), abreuvé d’amertume (douloureux) ou triomphant (glorieux), il est toujours enivré d’amour.

La beauté se manifeste dans le Cœur de l’Enfant-Dieu, pur, tendre, livré tout entier pour notre salut, prêt dès les premiers instants de sa conception à souffrir par amour pour nous, pour racheter nos péchés et soutenir notre faiblesse. On y voit l’ami fidèle qui sourit à nos joies, répond à nos pleurs, essuie nos larmes. Comment répondons-nous à tant d’amour ? Saisissons-nous dans les mystères du rosaire cette immensité d’amour du Sacré-Cœur ? Ne sommes-nous pas ingrat, aveugle ?

Dans sa passion, Jésus manifeste une force et un héroïsme d’amour qui le fait se livrer tout entier aux douleurs et aux humiliations les plus terrifiantes pour le moindre des hommes : et un Dieu vit cela volontairement pour nous ? En sachant cela dès l’origine, en s’y préparant patiemment ? Mystère insondable qui  nous révèle l’immolation totale de Dieu pour nous, l’agonie du Cœur débordant d’un amour incompréhensible à l’œil terrestre et qui se vide jusqu’à la dernière goutte pour nous sauver.

Sacré-Cœur de Jésus, faites que je vous connaisse mieux, faites que je réponde généreusement à vos appels pressants, faites que je me détache de tout ce qui n’est pas vous et que je ne désire que vous.

R.P. Édouard Hugon : Le Rosaire est comme la révélation du Sacré-Cœur

Le Rosaire et la Sainteté – Avant propos

Livre du R.P. Hugon

« Le rosaire est la dévotion distinctive des vrais catholiques »

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Le rosaire est né dans l’ordre de saint Dominique (les frères prêcheurs ou « dominicains ») au XIIIe siècle. Il est une invention de Marie, donc une invention d’amour de Dieu, un moyen de mieux connaître et aimer Dieu, Marie étant comme une « relation à Dieu » nous dit saint Louis Marie Grignon de Montfort.

Il y a une analogie entre les sacrements, invention de Jésus, et le rosaire, invention de Marie : les deux unissent intimement et inséparablement un aspect sensible (pour le rosaire, la récitation vocale) adapté à notre nature corporelle, et un aspect divin, surnaturel qui élève et sanctifie nos âmes en les unissant à Dieu.

Le rosaire embrasse le temps et l’éternité : il contient les insondables mystères qui sont le centre de tous les siècles et de toute l’histoire du salut : il commence au ciel et dans l’éternité par le mystère de l’incarnation, il se termine au ciel et dans l’éternité par les mystères de l’ascension de Jésus et du couronnement de Marie.

Le rosaire est comme le résumé de tout le christianisme : la trinité, l’incarnation, la sainte vierge, la vie cachée, la vertu, la passion, la souffrance, les fins dernières : le dogme, la théologie, la morale qui prient et qui adorent, une école d’intelligence et de sainteté, accessible aux plus humbles.

La question sociale elle-même est résolue par le Rosaire, comme Léon XIII le prouve éloquemment. Pourquoi les nations ont-elles frémi, pourquoi ces secousses qui troublent la paix des sociétés ? A cela il y a trois causes, dit le Souverain Pontife. La première, c’est l’aversion pour la vie humble et laborieuse, et le remède à ce mal se trouve dans les Mystères joyeux ; la seconde, c’est l’horreur de tout ce qui fait souffrir, et lé remède à ce mal se trouve dans les Mystères douloureux ; la troisième, c’est l’oubli des biens futurs, objet de notre espérance, et le remède à ce mal se trouve dans les Mystères glorieux.

Le rosaire nous révèle l’auteur de la sainteté, les modèles de la sainteté, et nous enseigne la pratique de la sainteté.

D’où le plan du livre :

  1. Le Rosaire et l’auteur de la sainteté : Jésus.
  2. Le Rosaire et les modèles de la sainteté : Marie et Joseph.
  3. Le Rosaire et la pratique de la sainteté.
R.P. Édouard Hugon : Le rosaire et la sainteté